Point de vue

La société peut quelquefois, s’avérer un vrai joug et une vraie prison pour beaucoup, car dès qu’elle impose sa vision des choses ; elle devient gérante des destinées des individus…Traditions, tabous, statuts sociaux, image extérieure qu’il faut entretenir, ce que les autres peuvent penser, sur quoi tout le monde est « ok » !
Un moule dans lequel chacun doit rentrer de bon ou de mauvais gré. Bref ! Sur le convenant et le non convenant …
Tous ces stéréotypes imposés, se mêlent, à une telle quantité d’hypocrisie au point où chacun s’étouffe, au milieu de cette foule de fausses existences et de faux préjugés, malgré qu’au fond personne ne se soumet réellement, comme si l’acte de vivre honnêtement ; avait été confisqué par des lois entreposées comme les pyramides qui ne peuvent être discutées ou être contestées, alors chacun s’invente des arguments, et triche entre temps…
Les sociétés consommatrices de préjugés ne peuvent accoucher que d’un sentiment de fragilité, d’une banalisation du mensonge, d’un manque de confiance et d’un lot de culpabilité qui accompagne toute une vie pour un prix qui vaut sa valeur : « avoir la tranquillité .Le gâchis ! »

Ecrit par : MANSOUR YAMINA
CEM de Bouafia/ H BB ( Djelfa)


La vieille fille

L’attente la tord comme une vieille corde, autour d’un corps
Qui s’écrase, sous le temps latent, qui s’entremêle.
Le temps glacé souffle l’haleine des rivages morts ;
Le temps captif des complaintes, tantôt il jure, tantôt il râle.

Le temps qui passe, passe et l’efface…


A dix huit ans, les oliveraies, les palmeraies sentent les oranges.
Le temps qui coule, peut ronronner, n’a pas effet de l’érosion
Comme l’or massif, sans résidus, sacré comme les eaux du « Gange »
Ce temps est un esclave soumis, à la soif charnelle des passions.

Le temps qui passe commence, à lui faire des promesses


Petite, elle lâchait ses cheveux blonds, dans le vent,
Son innocence lui colorait, en sept couleurs les champs de blé,
Lui offre des essaims de fleurs et des bouquets de papillons,
Des cerfs- volants, des nénuphars, de l’encens et des robes de fées.

Le temps qui passe, souffle l’enfance qui ne s’en lasse…

Petite, elle décrochait la lune et toutes les étoiles filantes.
Ses petits rêves, peuvent exhausser ses rêves grands.
Elle chante, elle rit, elle danse, elle court, elle est souriante
Car l’âge du temps ne préoccupe pas les enfants comme les grands.

Le temps qui passe, lui offre joie et allégresse…

Petite, elle attend le printemps, avec la rosée du matin, des hirondelles.
Petite, elle peint le gris du ciel, avec la pureté d’un vrai bleu.
Petite, elle n’a pas peur du temps qui lui dessine des aquarelles.
Petite, elle pense être éternelle. Elle sait faire un monde soyeux. .


Le temps qui passe, lui répond : « Que oui, votre altesse! »

Dix ans, trois fois ne font ma foi, qu’un peu l’âge de la trentaine.
Elle a grandi, elle a changé, elle n’attend que son chevalier.
Elle a déjà dressé portrait et a fait de lui un roi qui cherche sa douce reine ;
Un « Don Juan », beau et vaillant, sur un cheval de cavalier.

Le temps qui passe demeure le temps de la jeunesse…





Encore dix ans, que l’on s’affole, c’est quarante ans ;
Les feuilles mortes, l’automne murmure un air morose.
Le chevalier est pris, en route par la pluie et le grand vent.
L’averse pleure et frappe de ses larmes, sa porte, restée bien close.

Le temps qui passe remplace la fougue par la paresse…

Le « Don Juan » qu’elle attendait s’est avéré un « Don Quichotte »
Qu’il soit de la « Manche » ou qu’il vienne d’« Andalousie », il est parti,
Parti avec « Sancho » l’ami et son cheval maigre qui trotte ;
Ne laissant qu’une épée de bois et une retraite, mal achevée.

Le temps qui passe est illusoire… quelle disgrâce !…

Après dix ans. Que reste-t-il de ses beaux cheveux ?
Du gris et quelques étincelles qui brillent du bleu- vert de ses yeux.
L’enfant chéri, qu’elle a chéri, toutes ces années ;
Elle le dorlote comme sa poupée, en attendant son premier cri

Le temps qui passe, efface sa trace et la menace …


Elle n’attendait du temps fertile, que la joie d’être une maman.
Un enfant qui appelle « maman », la transporte, au firmament,
Un enfant qui sera un refrain pour l’existence, âpre et salée ;
Un enfant dont les petits bras comme un lierre l’entoureraient.

Le temps qui passe sévit et ordonne la sécheresse…

Le temps qui joue avait baissé paupières et baissé les rideaux.
Il a annoncé sa sentence, comme un juge perfide et injuste
Qui peut lui dire : « Tu n’a le choix que d’accepter ton sort hideux,
S’il y a quiconque, à condamner condamne le temps. Ne sois pas triste ! »

Le temps qui passe s’envole et vise comme un rapace …


Ceux qui espèrent fonder foyer ignorent, sûrement,
Que même les gens qui ont enfants et sont mariés sont malheureux,
Car ceux qui ignorent comment faire du temps qui court, un joyau
Vivent leurs années comme vit un couple de corbeaux…

Le temps qui passe est un vieux singe qui fait grimaces…

« Quand on n’a pas ce que l’on aime, il faut aimer ce que l’on a. »
Il y a des gens qui sont fait pour donner leur sang et tout donner ;
Le temps ainsi les a choisi, le verbe « aimer » est celui élu par les saints
Ils sont fait pour tout partager, vivent et ne compte pas les années.


Le temps qui passe …ne leur laisse que trophée de noblesse…


L’amour est l’essence de la vie. Il est pour nous, toute une conquête.
L’amour peut avoir maintes emprises et maints âges et maints noms,
Il peut aussi nous dévoiler ses mille visages et mille facettes
Celui qui sait savoir aimer peut faire du temps un vrai allié et un vrai don.


Le temps s’arrête…est- ce une victoire ou une défaite ?




Mansour yamina – Hassi Bah Bah ( Djelfa) - Le 05/ 08/ 2012

A tous les vieux garçons et à toutes les vieilles filles…
Tout le texte est authentique.