Ce qui reste, aux vieux…



Ils se réveillent les souvenirs,
Si douloureux et si lointains.
De ce vieillard contre le mur
Qui se rappelle, chaque matin.
Sa jeunesse aux éclats de rire
Et les doux moments de jadis.
Tous ses amis, toutes les folies,
Les contes de fées de nourrisse.


Il se rappelle sa joie de vivre,
Auprès d’un cœur qui l’a chéri.
Auprès de celle qui autour d’elle,
Les étoiles du ciel avaient ri.
Auprès de celle, qui a promis,
Rester toujours, auprès de lui.
Fidèle, mais qui part, sans lui,
C’est sa parole qu’elle a trahie.


Il se rappelle sa tendre enfance,
Et la douce main de sa mère.
Qui voyageait dans ses cheveux
Pour l’endormir, les soirs d’hiver.
Devant le feu d’une cheminée,
Il se rappelle les bons repas.
La voix de son père et le vieux chat
Qui frôlait le sol à petits pas.


Il se rappelle la marche à pieds,
Sur les chemins des écoliers.
Le vieux sapin et l’olivier,
Nombre de noms sont oubliés.
Il se rappelle, la tête ailleurs,
La furieuse course de la vie.
Le temps qui na pas eu le temps,
Sa santé qui l’avait quittée.


Il entend cette vielle chanson
Qui accompagnait ses vingt ans.
Il la fredonne encore maintenant,
La voix éteinte, les larmes aux yeux.
Que reste-il de l’aube des fougues ?
Que des nuits sombres de démence.
Que reste-il des vieilles amours ?
Que le silence morne et l’absence.


Il a laissé derrière lui,
Tout ce qui est plus cher que de l’or.
Quand il a pris ce train de nuit,
À destination sans retour.
Il sait que ce qui reste aux vieux,
Quelques souvenirs et des adieux.
Les autres attendent avec des yeux
Qui verront passer d’autres vieux.



Ecrit par :Mansour Yamina.