Des mots, en folie… Par Mansour Yamina
CEM de Bouafia
Hassi Bah Bah
Le 12/12/12



A quelques mœurs leurs temps, à quelque chose son temps.
A chaque récit son style, à chaque mode ses temps.
A chaque histoire un siècle, à chaque siècle, cent ans.
A chaque discours son orateur, à chaque parole son ton.
A chaque muet sa propre langue que chaque sourd entend.
A chaque mer, un océan, à chaque courant son thon.
A quelques marées ses poissons, à chaque têtard son étang.
Aux possessifs, des « ma, ta, sa » et des « mon, son et ton ».
A chaque mauvais temps sa pluie qui précède le beau temps.
A chaque hiver son beau secret qu’il révèle, au printemps.
A chaque fable une morale qui s’achève, en dicton.
A quelques petits des tontons, à quelques ados leurs boutons.
A quelques mères des enfants, à quelques pères leurs mentons.
A quelques hommes des destins, à d’autres des va-t-en !
A quelques vies folles des ratées et des chemins montants.
A chaque « Disney », ses « cartoons », à chaque « Dilem » ses « Daltons ».
A quelques faims d’avides gourmands qui gobent comme des gloutons.
Aux grosses baleines des tonnes prises et c’est grâce au plancton.
A quelques racines, des chemins, à quelques arbres leurs troncs.
A quelques arbres, leur bois qui chauffe et qui détend.
A quelques bois, oh ! bien des âmes que l’on coupe, en chantant.
A quelques âmes bien des ailes qui s’envolent en battant.
A quelques dettes des payeurs qui doivent régler, comptant.
A quelques bruits des nuisances qui déchirent les tampons.
A quelques parfums des souvenirs qui se mêlent, en sentant.
A quelques souvenirs des lieux, des brises comme des grands vents.
A quelques oppressions des cœurs qui s’emballent en battant.
A quelques gentils des méchants qui les mènent, au bâton.
A quelques bons chats, bonnes souris et même de bons ratons.
A quelques paix, d’absurdes guerres qui datent, depuis longtemps.
A chaque guillotine ses têtes qui s’envolent, en sautant.
A quelques tragédies des chœurs, des chanteurs envoûtants.
A chaque présent un passé et un futur hâtant.
Et ce futur et ce passé ne survivent qu’au présent.
A quelques Amours, des adeptes, de vieux amants d’antan,
Qui peuvent survivre, de fantasmes, des miettes et des restants.
A chaque main fermé pour ce, une autre qui s’étend.
A chaque porte barricadée s’ouvre l’autre, à deux battants.
A quelques philosophes chastes, leur sacre consentant.
A quelques bâtisses, des murs de glaise ou de béton.
A quelques sans-abri le ciel, des maisons, en carton.
A certains humains leurs faiblesses, d’autres sont des titans.
A quelques fermes, quelques bœufs, des vaches et des moutons.
A chaque terre sa verdure, à chaque ciel ses faucons.
A chaque corps son cerveau qui fait de lui un mutant.

Et à chaque prière, d’une âme pure, un bon Dieu qui l’entend.